Bilan lecture du mois de décembre

Un livre que j'ai mis deux semaines à lire tant il m'a ennuyé (d'où l'absence de posts pendant deux semaines, pour les deux du fond qui auront remarqué), puis les vacances, qui m'ont permise de dévorer des livres courts et passionnants, voici mon bilan lecture du mois de décembre : 

Avenue des géants, Marc Dugain 

Couverture de Avenue des géants, Marc Dugain
Une première rencontre avec Marc Dugain, qui ne m'a pas convaincue de poursuivre l'aventure. Ce livre avait pourtant tout pour me plaire : l'histoire romancée d'Edmund Kemper (devenu Al Kenner dans le roman), tueur en série ayant sévi dans l'Amérique des années 60. Un roman en forme de road trip sur les routes de la Californie, qui raconte le destin tragique d'un psychopathe au QI et au physique hors normes, et qui a des choses à régler avec sa maman. 
Impossible pour moi de m'immerger dans la tête de cet homme, comme l'aurait voulu Marc Dugain. L'écriture est plaisante et fluide, l'histoire prometteuse, mais je me suis ennuyée. Je n'ai pas réussi à m'intéresser suffisamment à ce personnage, ma curiosité à son égard allait en déclinant au fil des pages. J'ai quand même terminé le livre, au bout de deux semaines d'efforts, que j'aurais bien pu m'épargner car au final, je n'en ai pas retiré grand chose... 

Le chant de la Tamassee, Ron Rash

Couverture de Le chant de la Tamassee, Ron RashUne fillette se noie dans la Tamassee, rivière sauvage des Appalaches. Mais sa dépouille reste prisonnière des eaux. Ses parents désirent la récupérer pour faire leur deuil, mais cela impliquerait la construction d'un barrage amovible, ce qui va à l'encontre de la loi fédérale protégeant la rivière. S'engage alors une lutte entre les écologistes de la région, soucieux de préserver ce coin de nature sauvage et les parents éplorés, qui ont à cœur d'offrir une sépulture décente à leur enfant...
Mon deuxième roman de Ron Rash, et un deuxième coup de cœur. Encore une fois, il me fait voyager et j'adore le suivre là où il m'emmène. Comme dans le précédent, au-delà de l'histoire racontée, son roman est une vraie ode à la nature. La rivière est encore ici un personnage à part entière, sauvage, superbe, meurtrière. L'amour de l'auteur pour la beauté de la nature transpire à chaque page, et on se laisse emporter avec lui par le chant de la Tamassee. 
Une narration magnifiquement maîtrisée, et une thématique délicate, traitée avec subtilité et sans manichéisme. Il n'y a pas de gentils ni de méchants, chacun veut agir dans le respect de ses convictions, chacun doit composer avec son histoire, sa douleur, chacun est prêt à tout, même aux pires bassesses pour défendre ses idéaux. Même le lecteur peine à choisir son camp. Ce deuxième roman au bord de la Tamassee, où s'affronte la morale et la loi, est une vraie réussite. 

Soudain, seuls, Isabelle Autissier

Couverture de Soudain, seuls, Isabelle Autissier
Louise et Ludovic, jeune couple de trentenaires, décident de laisser pour un temps la routine de leur gentille vie parisienne pour partir à l'aventure autour du monde, en bateau. Arrivés près de l'île de Stromness, interdite aux touristes, Ludovic convainc sa compagne de s'y arrêter pour une courte escapade. Personne n'en saura rien. Et c'est ce qu'il se passe effectivement. Suite à une tempête qui emporte leur embarcation, le couple se retrouve soudain seul, livré à lui-même sur l'île hostile, sans vivres, avec pour seule compagnie des manchots, des éléphants de mer et des rats. Et personne n'en sait rien. C'est le début d'une longue lutte pour leur survie, dans l'attente d'un hypothétique et miraculeux secours. Une histoire captivante, servie par un style dépouillé, sans fioriture, qui va droit au but. Une histoire sur la solitude (choisie ou forcée), sur la capacité de résilience, la culpabilité, la rédemption.
Un roman, ou plutôt deux romans en un, puisque l'auteur aborde aussi avec intelligence "l'après", le retour au monde "civilisé", dénonçant les manipulations des médias qui cherchent à s’approprier l’histoire de ces Robinsons modernes. Difficile d’en parler mieux sans trop en dévoiler… Je ne peux que vous conseiller d’explorer par vous-mêmes l’île de Stromness, portés par les mots d’Isabelle Autissier. 


Tu me plais, Jacques Expert

Couverture de Tu me plais, Jacques ExpertEt pour terminer, un roman policier court, efficace, vraiment très bien mené. Dans le métro parisien, Vincent rencontre Stéphanie. Elle lui plait, il lui plait. Le hasard fait parfois bien les choses. Le hasard... vraiment? Le récit défile au rythme des stations de métro, nous dévoilant la personnalité de Vincent et ses sombres desseins. 
Un roman aux allures de course contre la montre, à la construction originale et dynamique. Le lecteur adopte tour à tour le point de vue des différents intervenants, se retrouve parfois pris à parti par le narrateur, omniscient, qui expose les différentes issues possibles. On retient son souffle, on tourne les pages avec frénésie jusqu'à la dernière ligne. On en ressort un peu pantelant. 
Une histoire qui nous interroge sur le hasard et les coïncidences, sur les conséquences de nos choix. Un petit détail suffit à faire basculer un destin... Et si... Et si... 
En bonus, une petite surprise à la fin, gardez votre smartphone à portée de main. 
C'est le 3ème roman de Jacques Expert que je lis, et je n'ai jamais été déçue. Celui-ci est une bonne mise en bouche si vous ne connaissez pas encore cet auteur. Et si vous le connaissez déjà, foncez!

2 commentaires:

  1. Je plongerais volontiers dans la rivière Tamassee, avant de prendre le métro. Quant à l’ile De Stromness, je m’y suis déjà promenée et avas énormément aimé la balade malgré les rigueurs du climat. Merci pour tois ces avis et à bientôt !

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    1. Merci à toi pour ton gentil commentaire et bon début d'année ! A bientôt

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