"Sa mère "pratiquait la gratitude" depuis quelques temps. Elle avait un pot spécial baptisé "Pot du bonheur". On était censé écrire sur des bouts de papier ses souvenirs heureux puis les mettre dedans, et le soir de Noël, on regardait ce qu'il y avait dans le pot et on se rendait compte de tous les bienfaits de notre vie ou quelque chose comme ça".
"C'était curieux de voir comment les couples tombaient instantanément dans le domaine public dès lors qu'ils battaient de l'aile."
Un peu moins de temps pour écrire des articles ces jours-ci, mais toujours le temps de me plonger dans un livre ! Après avoir terminé le dernier volet de "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante, il me fallait un peu de légèreté. Comme j'avais beaucoup aimé les deux premiers romans de Liane Moriarty, "Le secret du mari" et "Petits secret, grands mensonges" (La série "Big Little Lies" en est l'adaptation) c'est avec beaucoup d'attentes que j'ai attaqué la lecture de son dernier opus.
Comme dans les deux précédents livres, on se retrouve dans un quartier aisé de la banlieue de Sydney, une Wisteria Lane australienne en quelques sortes, où vivent des familles apparemment parfaites et sans histoires, mais qui, bien sûr, ont chacune un ou deux cadavres planqués dans leurs placards bien rangés.
Un soir d'été, un barbecue, quelques verres, et un drame qui va bousculer à jamais la relation entre les invités. L'auteur nous raconte un fait divers assez banal en surface, mais qui prend un tout autre sens lorsqu'il est vu est raconté par bribes, par les différents protagonistes. Chaque point de vue apporte un nouvel élément et lève le voile sur ces petits secrets que l'on prend soin de cacher à son entourage, pour préserver les apparences.
Cette lecture m'a bien moins emballée que les précédentes. Ce roman n'est pourtant pas désagréable : malgré quelques longueurs, la lecture est fluide et l'alternance des points de vue et des temporalités nous évite (de justesse, parfois), de tomber dans l'ennui. Surtout, je dois dire que je suis plutôt adepte de l'ambiance "Desperate housewives", dans laquelle baignent les romans de Liane Moriarty, et les petits et grands tracas qui bousculent la vie de ces familles trop proprettes pour être honnêtes m'amusent beaucoup. Une lecture facile, mais hélas rien de novateur pour cette auteur : trois
romans où l'on retrouve la même ambiance, les mêmes thématiques, et, sauf
erreur, la même manière de les traiter, avec des éléments distillés au
compte gouttes, dans une alternance de flash-backs et de points de vue. On ne sait pas trop si, ayant flairé le bon filon, elle tente de décliner la même recette jusqu'à l’écœurement, ou si elle galère simplement à se renouveler. Mais à force de retrouver toujours les mêmes ingrédients, on finit par se lasser, un peu comme lorsqu'on doit manger tous les jours à la cantine. Il y a des plats qui sont toujours meilleurs réchauffés, mais ça ne fonctionne qu'en cuisine. Ici, chaque petite mesquinerie, chaque cachotterie, chaque rebondissement a un goût de déjà vu, et l'on n'est même plus surpris de la tournure des événements.
Je m'attendais à un final qui bousculerait mes certitudes, en faisant voler en éclats toutes les théories que j'avais échafaudées durant ma lecture. Je voulais être surprise et je suis restée sur ma faim, un peu déçue, un peu songeuse, avec l'impression que tout ne se tenait pas parfaitement, que l'auteur avait forcé un peu pour que chaque pièce du puzzle s'imbrique avec les autres. J'ai terminé ma lecture par un "Mmmouai... tout ça pour ça?"
Si vous y tenez, emmenez ce livre en vacances, pour vous vider la tête. Mais si vous ne connaissez pas encore Liane Moriarty, laissez celui-là de côté et rabattez-vous plutôt sur l'un de ses précédents romans, qui ont encore la fraîcheur et le peps qu'il manque à celui-ci.
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