Le soleil des rebelles, Luca di Fulvio

Couverture de Le soleil des rebelles, Luca di Fulvio
"A partir de ce moment tu as deux routes devant toi. Tu peux maudire le sort qui t'a enlevé tes parents, ton royaume, ta richesse, tout ce que tu avais... ou tu peux remercier la chance parce que tu es vivant. Et selon le point de vue que tu adopteras, tu deviendras un homme ou un autre, complètement différent, avec deux vies différentes."


Je ne vais bientôt plus oser vous parler de cet auteur, car  je crains de me répéter au fil de mes chroniques. Mais je pense que j'ai encore une bonne année devant moi (au moins) avant de pouvoir vous en reparler, et franchement... impossible de laisser passer l'occasion de vous convaincre de le lire, si ce n'est déjà fait!
 

Comme avec "Les enfants de Venise", j'ai mis du temps à oser ouvrir ce nouveau roman... Trop peur d'être déçue, de ne pas retrouver la puissance romanesque qui m'avait emportée si loin lors de ma première lecture. Et bien, encore une fois, cela a fonctionné ! Et encore une fois, je trouve incroyable comme cet auteur m'emmène avec lui dès les premières lignes. J'ai retrouvé avec "Le Soleil des rebelles" la même magie qui enchantait les deux précédentes histoires. 


Alors soit, on retrouve encore les mêmes ingrédients de base : des enfants cabossés par la vie, avides de liberté et de justice, des figures rudes mais bienveillantes, des hommes d'une infinie cruauté assoiffés de sang... Classique, oui... Et pourtant ! Je crois qu'en fait, Luca di Fulvio pourrait transformer en pure merveille n'importe quelle histoire.

Cette fois-ci, nous nous retrouvons au Moyen-Âge. Le jeune Prince Marcus II de Saxe, est le seul survivant du massacre de sa famille par les hommes du seigneur Ojsternik qui convoite le titre de Prince de Saxe. Il est recueilli par Agnete, sage-femme et sa fille Eloïsa. Pour échapper à Ojstternik, Marcus, rebaptisé Mickaël, va devoir entreprendre le long apprentissage de la vie, quitter le monde douillet de son enfance aisée, éprouver la faim, le froid et la misère, pour enfin devenir un homme. 
Un roman d'apprentissage, où la cruauté la plus abjecte côtoie la fraîcheur délicieuse des héros. Dans cette société régie par le droit féodal, les idéaux de liberté, de tolérance et de quête de soi qui semblent si chers à l'auteur trouvent leur expression la plus aboutie. Comme dans les précédents romans, ça pue et c'est sale, c'est misérable et sordide, cruel et désespéré. Mais encore une fois, ce que l'on retient cette lecture, c'est cette lumière qui parvient à percer les ténèbres, celle de l'espoir, de l'amour et de la rage de vivre, malgré tout. Je ne peux que vous encourager à suivre ce petit garçon sur la couverture du livre, qui vous donnera l'envie de trouver votre propre soleil au milieu de la nuit.  

Je n'ai qu'une seule chose à reprocher à Luca di Fulvio jusqu'à présent. A chaque fois que je referme l'un de ses livres, j'ai le cœur un peu lourd de quitter ces personnages auxquels je me suis attachée dès la première page et la puissance de sa narration rendent mes lectures "d'après" toujours un peu fades pour un certain temps... 

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