"Il s'avérait que des choses horribles pouvaient arriver à des gens ordinaires. Des choses inimaginables pouvaient se produire dans les endroits les plus banals." (p.112)
"Je ne sais pas ce qui est le plus dur, répondit-il. Quand on a la sensation de ne plus pouvoir continuer, ou quand on commence à se rendre compte qu'on continuera." (p. 384)
"Comment est-il possible que, pour certains, une terrible tragédie puisse se produire et que celle-ci semble seulement les rendre plus forts et plus déterminés à donner un sens à leur vie ? Tandis que, pour d'autres, l'épreuve se borne à les broyer. Ils ne s'en remettent jamais. Ils n'en sont pas moins bons, c'est juste qu'il leur manque une sorte d'instinct de conservation" (p. 445).
Avez-vous déjà lu un roman de Joyce Maynard? Si ce n'est pas le cas, vous avez beaucoup de chance, car vous avez tout à découvrir de cette auteur, qui à chaque ouvrage m'éblouit par sa justesse. C'est encore le cas ici avec ce roman post-11 septembre.
Ce jour-là, la maman de Wendy part travailler et ne rentre pas à la maison. Au début il y a l'espoir, qui s’amenuise à mesure que s'envolent les avis de recherche placardés sur les murs de la ville, blessée dans son orgueil de toute-puissance. Commence alors un long travail de deuil pour la jeune fille, mais également pour Josh son beau-père, Louie son demi-frère, et pour son père, Garret. Chacun va devoir ré-apprendre à vivre dans un monde chamboulé, où les règles d'usage qui jalonnaient leurs vies ont perdu tout leur sens.
Écrit en 2003 mais publié en français en 2016 seulement, "Les règles d'usage" est empreint du traumatisme encore frais des attentats. Partant de cet événement qui a marqué à jamais le monde à grande échelle, l'auteur nous montre son impact à échelle humaine, en se concentrant sur Wendy, qui doit affronter les affres de l'adolescence, tout en traversant le deuil de sa mère. La (re)construction de la jeune fille prend la forme d'un roman initiatique tout en sensibilité mais sans sensiblerie, qui aborde avec cette justesse incroyable propre à l'auteur les thèmes du deuil et de la résilience bien sûr, mais également de l'insouciance perdue, de l'amitié, de l'adolescence et des relations familiales, au travers des liens compliqués qui unissent Wendy aux membres de sa famille recomposée.
Un roman très détaillé, très lent, qui prend son temps, comme pour mieux s'inscrire dans la temporalité nouvelle à laquelle les protagonistes doivent faire face, celle du deuil. À l'image du long chemin qu'il faut parcourir pour enfin pour retrouver un peu de paix, pour apprivoiser la douleur et retrouver goût à la vie. Un cheminement physique, qui va mener Wendy de New York en cendres à la Californie écrasée de chaleur, à la rencontre de ce père absent ; un cheminement psychologique aussi, car en s'éloignant de sa famille new-yorkaise la jeune fille va enfin pouvoir construire la relation qui manquait à son équilibre, dans cette période si chaotique et compliquée qu'est le passage de l'enfance à l'âge adulte.
D'un événement dramatique, Joyce Maynard livre une histoire lumineuse et pleine d'espoir sur le retour à la vie après la perte d'une être cher. Une ode à la vie et à l'amour. C'est très, très beau.
"Je ne sais pas ce qui est le plus dur, répondit-il. Quand on a la sensation de ne plus pouvoir continuer, ou quand on commence à se rendre compte qu'on continuera." (p. 384)
"Comment est-il possible que, pour certains, une terrible tragédie puisse se produire et que celle-ci semble seulement les rendre plus forts et plus déterminés à donner un sens à leur vie ? Tandis que, pour d'autres, l'épreuve se borne à les broyer. Ils ne s'en remettent jamais. Ils n'en sont pas moins bons, c'est juste qu'il leur manque une sorte d'instinct de conservation" (p. 445).
Avez-vous déjà lu un roman de Joyce Maynard? Si ce n'est pas le cas, vous avez beaucoup de chance, car vous avez tout à découvrir de cette auteur, qui à chaque ouvrage m'éblouit par sa justesse. C'est encore le cas ici avec ce roman post-11 septembre.
Ce jour-là, la maman de Wendy part travailler et ne rentre pas à la maison. Au début il y a l'espoir, qui s’amenuise à mesure que s'envolent les avis de recherche placardés sur les murs de la ville, blessée dans son orgueil de toute-puissance. Commence alors un long travail de deuil pour la jeune fille, mais également pour Josh son beau-père, Louie son demi-frère, et pour son père, Garret. Chacun va devoir ré-apprendre à vivre dans un monde chamboulé, où les règles d'usage qui jalonnaient leurs vies ont perdu tout leur sens.
Écrit en 2003 mais publié en français en 2016 seulement, "Les règles d'usage" est empreint du traumatisme encore frais des attentats. Partant de cet événement qui a marqué à jamais le monde à grande échelle, l'auteur nous montre son impact à échelle humaine, en se concentrant sur Wendy, qui doit affronter les affres de l'adolescence, tout en traversant le deuil de sa mère. La (re)construction de la jeune fille prend la forme d'un roman initiatique tout en sensibilité mais sans sensiblerie, qui aborde avec cette justesse incroyable propre à l'auteur les thèmes du deuil et de la résilience bien sûr, mais également de l'insouciance perdue, de l'amitié, de l'adolescence et des relations familiales, au travers des liens compliqués qui unissent Wendy aux membres de sa famille recomposée.
Un roman très détaillé, très lent, qui prend son temps, comme pour mieux s'inscrire dans la temporalité nouvelle à laquelle les protagonistes doivent faire face, celle du deuil. À l'image du long chemin qu'il faut parcourir pour enfin pour retrouver un peu de paix, pour apprivoiser la douleur et retrouver goût à la vie. Un cheminement physique, qui va mener Wendy de New York en cendres à la Californie écrasée de chaleur, à la rencontre de ce père absent ; un cheminement psychologique aussi, car en s'éloignant de sa famille new-yorkaise la jeune fille va enfin pouvoir construire la relation qui manquait à son équilibre, dans cette période si chaotique et compliquée qu'est le passage de l'enfance à l'âge adulte.
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