"À l’époque, on ne me dit rien. On me cache tout. On m’épargne. Pour
mon bien. Trop petite. Trop fragile. Trop dur à énoncer. Pendant huit
jours, mon père me raconte que ma mère est en voyage. On l’enterre sans
moi."
"D’elle, j’ai peu de souvenirs, et, par-delà sa perte, c’est ma blessure incurable : qu’on me l’ait enlevée avant que j’aie pu me forger mes souvenirs. On m’a volé mon enfance, on m’a volé la douceur d’un foyer uni, on m’a volé une mère aimante, jusque dans ma mémoire."
Et voilà un livre que je viens de terminer et qui me donne l'occasion de vous parler d'une auteur que j'aime beaucoup.
"D’elle, j’ai peu de souvenirs, et, par-delà sa perte, c’est ma blessure incurable : qu’on me l’ait enlevée avant que j’aie pu me forger mes souvenirs. On m’a volé mon enfance, on m’a volé la douceur d’un foyer uni, on m’a volé une mère aimante, jusque dans ma mémoire."
Et voilà un livre que je viens de terminer et qui me donne l'occasion de vous parler d'une auteur que j'aime beaucoup.
25 ans après le meurtre de sa mère, maîtresse d'école abattue dans sa salle de classe par l'un de ses élèves, Adèle, décide de mener sa propre enquête sur le drame qui a marqué son enfance. Les nombreuses zones d'ombre autour de cette histoire lui font penser que l'affaire a peut-être été classée un peu trop rapidement. Pourquoi un enfant aurait-t-il assassiné cette femme sans histoire, appréciée de tous ? Pour l'aider dans sa démarche, elle s'adresse à Manuel Ferreira, jeune flic... qui se trouvait dans la classe ce jour-là. Comme si cela n'était pas déjà assez compliqué comme ça, Manuel tombe amoureux d'Adèle...
Si ce dernier opus n'est pas celui qui m'a le plus emballée, il remplit cependant bien sa mission : intrigant et efficace, le suspense est maintenu jusqu'à la dernière ligne, dans cette enquête policière en forme de quête d'identité pour Adèle, avide de faire la netteté sur les contours trop flous de son passé.
Comment se construire en tant qu'adulte lorsque notre enfance repose sur des mensonges? Adèle est une jeune femme blessée, comme éteinte depuis la mort de sa mère. Incapable de trouver sa place dans une vie qu'elle mène par dépit plus que par choix, elle pense trouver un salut en reconstituant le puzzle de ce jour noir, en quête des réponses que son entourage s'est appliqué à lui dissimuler "pour la protéger". D'ailleurs, Manuel ne semble pas être la personne la plus à même de l'aider. Secret et dissimulateur, il a quelque chose à cacher, cela ne fait aucun doute. Mais quel rôle a-t-il vraiment joué ce jour-là ?
A partir d'une photo de classe dénichée sur le site "Copains d'avant", Adèle va à la rencontre de ces témoins susceptibles de lui fournir leur version de son histoire. Mais comme souvent lorsque l'on déterre les secrets longtemps cachés, la vérité qui nous éclate au visage est d'une cruauté insoutenable.
L'écriture est très fluide, l'auteur ne s'encombre pas de fioritures ou détails inutiles. D'ailleurs le roman, très court, va droit au but. L'alternance des voix de Manuel et Adèle d'un chapitre à l'autre donne un tempo bien rythmé et dévoile les différents pans de l'histoire du point de vue des deux personnages, révélant leur personnalité et leur part d'ombre.
"Assassins d'avant" est un polar bien construit et vraiment addictif, mais il n'atteint pas à mon avis la réussite qu'est pour moi "Ubac", du même auteur. Un thriller psychologique haletant sur les côtés pervers et troublants de la gémellité. Un récit glaçant, mettant en scène des faux jumeaux, Nadia et Jeremy. Autant Jeremy est lumineux et solaire, autant Nadia est secrète et sombre.
L’ubac désigne le versant non ensoleillé d’une montagne. C’est aussi ici la part ombre d’un individu ; Nadia, l’alter ego inquiétant de Jeremy...
Si vous avez envie de découvrir cette auteur, ma préférence va plutôt vers celui-ci.
Je ne connais aucun des deux titres proposés mais ton ressenti invite justement à en découvrir plus. Merci !
RépondreSupprimerMerci de ton commentaire! Je te conseille vraiment Ubac !
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