En voilà un gros pavé qui était sur ma liste depuis très très longtemps. Je ne sais pas pourquoi, il me faisait un peu peur... J'en avais tellement entendu parler, des gens qui ont adoré, des gens qui n'en sont pas arrivés au bout. J'ai profité de mes deux semaines de vacances et des longs trajets en voiture (oui je peux lire en voiture sans être malade :)) pour m'y atteler.
Dans une université du Vermont, une poignée d'étudiants brillants, férus de lettres et de culture classiques, forment un groupe fermé et élitiste. Réunis autour de leur professeur de grec aux méthodes peu conventionnelles, ils attisent les ragots et la curiosité des autres étudiants, dont Richard, le narrateur, fraîchement débarqué de sa Californie natale. Il parvient à intégrer le club et nous offre son regard de néophyte sur les mœurs étranges de ses camarades, teintées de luxe, d'excès et d'arrogance intellectuelle, faisant peu à peu la lumière sur ce qui les a conduit à commettre l'irréparable.
Je crois que c'est un livre qui demande un peu d'efforts pour se faire aimer. Bizarre, non ? C'est vraiment l'impression que j'ai eue, en me plongeant dans le quotidien tourmenté de cette jeunesse désabusée, qui tente en vain de noyer sa culpabilité dans l'alcool et la drogue. Ce livre est un croisement entre "Le cercle des poètes disparus" et "Les lois de l'attraction", de Bret Easton Ellis (que je vous conseille au passage, si vous n'avez pas l'âme trop sensible.) "Le maître des illusions" est un roman que j'apprécie de plus en plus à mesure que j'y repense, car selon moi il demande à être "digéré", il mérite qu'on y repense à tête reposée, pour s'imprégner au mieux de toutes ses subtilités.
Il faut du temps pour le lire. Du temps pour se plonger dans cette ambiance universitaire, formidablement bien décrite par Donna Tartt ; du temps pour apprendre à connaître chacun de ces personnages, pour plonger dans les méandres les plus sombres de leur personnalité et dans la complexité de leur relation ; du temps pour que se mettent en place tous les rouages de l'intrigue, qui nous permettront de comprendre ce qui a pu pousser ces quatre jeunes gens brillants à assassiner l'un des leurs (on l'apprend dès le tout début, je ne dévoile rien!).
A propos de temps d'ailleurs, j'ai eu un mal fou à dater la période à laquelle se situe les événements. Les interactions entre les personnages, la description de leur style vestimentaire, me renvoyait plutôt aux années 60 ou 70, mais certaines références cinématographiques ou musicales faisaient référence aux années 80 voire 90. Est-ce une volonté de l'auteur de nous laisser dans le flou pour souligner le caractère intemporel de cette histoire ?
Vous l'aurez compris, ce livre est très lent... et c'est ce qui fait son charme autant que ses "défauts". Car oui, j'ai parfois trouvé le temps long. Cela dit, ce n'es pas plus mal de devoir se faire un peu violence pour apprivoiser un style d'écriture auquel nous ne sommes pas ou plus habitués, où l'auteur semble avoir à cœur de poser une ambiance, d'explorer les moindres recoins de la personnalité de ses personnages, et qui ne survole pas de façon superficielle les questions soulevées par l'intrigue. De plus, cette lenteur collait parfaitement à l'atmosphère de ce roman, empreinte d'une certaine lourdeur.
Cela n'a pas été le coup de foudre immédiat entre "Le maître des illusions" et moi. J'étais un peu réticente, mais il a fini par me conquérir. Le livre s'est refermé depuis quelques semaines, mais oui, il m'arrive encore de temps en temps d'y repenser. Je le sais, ce n'est pas un ouvrage que je vais oublier, car prendre le temps d'aimer un livre c'est aussi le garder en mémoire pour longtemps. En le refermant, j'ai eu cette sensation agréable d'avoir lu une oeuvre un peu à part, qui "marque". Un roman que j'ai aimé découvrir, que j'ai aimé apprécier un peu plus au fil des pages et que j'aimerais avoir un jour le temps de relire pour en saisir tous les secrets et toutes les nuances.
Cela n'a pas été le coup de foudre immédiat entre "Le maître des illusions" et moi. J'étais un peu réticente, mais il a fini par me conquérir. Le livre s'est refermé depuis quelques semaines, mais oui, il m'arrive encore de temps en temps d'y repenser. Je le sais, ce n'est pas un ouvrage que je vais oublier, car prendre le temps d'aimer un livre c'est aussi le garder en mémoire pour longtemps. En le refermant, j'ai eu cette sensation agréable d'avoir lu une oeuvre un peu à part, qui "marque". Un roman que j'ai aimé découvrir, que j'ai aimé apprécier un peu plus au fil des pages et que j'aimerais avoir un jour le temps de relire pour en saisir tous les secrets et toutes les nuances.
Très belle critique ! Tu as raison, il doit se digérer. Ca fait plusieurs mois que je l'ai lu et j'y repense aussi de temps en temps :-)
RépondreSupprimerMerci! Je me réjouis de découvrir ses autres livres en tous cas!
SupprimerJ’ai été tellement déçue par le chardonneret que j’hésite maintenant à lire d’autres romans de cette auteure. Sans doute me prive-je (?) d’une belle rencontre...
RépondreSupprimerLe chardonneret est sur me liste ... à voir...
SupprimerTu m'intrigues avec ce bouquin !
RépondreSupprimerC'est le but :-)
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