J'ai mis du temps à me lancer dans cette lecture. Je l'avoue, le nombre de pages m'a longtemps retenue. Je craignais de me trouver face à une histoire trop exigeante pour mon esprit qui avait plutôt envie de lectures légères et sans prise de tête à cette période. J'y suis allée un peu à reculons, le sujet ne me passionnant pas a priori. Et bien... cela a du bon parfois de se bousculer un peu et quel bonheur de se faire surprendre comme ça!
Alors oui, c’est un
pavé (715 p.)! Mais promis, vous ne verrez pas le temps passer. Vous vous
surprendrez même, à mesure que défilent les pages, à tenter de faire durer le
plaisir de cette lecture. Et arrivés à la fin, vous éprouverez cette nostalgie
que l’on ressent lorsque l’on doit prendre congé d’un ami. On traîne un peu, on se rassied un instant, on repousse le
moment de dire « au revoir » et le moment venu on se dit « à
très vite, d’accord ? ». Ça tombe bien, il s’agirait du premier tome
d’une trilogie…
C’est un roman-fleuve où l’on suit le destin d’une
famille d’immigrés, débarqués d’Italie dans l’espoir de toucher au rêve
américain, dans les années 20. On accompagne Christmas, Ruth, Cetta, Sal,
Santo, Joey, Rothstein, Lepke, Bill, Karl, Cyril, les Isaacson, une galerie de
personnages vivants, attachants de par leurs qualités, leurs faiblesses, leur
humanité désarmante.
Un livre dur, où aucun personnage n'est épargné. Dès le départ, le décor est posé : Christmas, héros de l'histoire, est le fruit d'un viol. Sa maman, Cetta, se prostitue pour subvenir à leurs besoins. Viol, trahison, tuerie, larcins, trafics en tout genre constituent la toile de fond de cette saga. Cela pourrait virer au pathos, mais la débrouillardise et la gouaille des personnages nous portent au fil des pages, et l'on passe du rire au larmes avec jubilation. C'est une boîte de Pandore que l'on ouvre en lisant cette histoire : on y trouve tous les maux du monde. Mais c'est bien l'espérance qui guide Christmas et sa clique et éclaire leur chemin.
Le gang des
rêves est le roman de l’amour et de l'amitié, de la
mort et de la misère ; c’est le roman du New York du début du XXème
siècle ; le roman du théâtre et du cinéma, de l’essor
d’Hollywood et des premières radios libres. C’est un roman énorme, pas
seulement par son nombre de pages, mais par la multitude des thèmes abordés et
les émotions qu’il fait naître.
Un thème très intéressant, le rêve américain, qui fait encore des émules. Mais la vérité semble bien éloignée du rêve. Jolie critique !
RépondreSupprimerJe suis actuellement en train de lire "Les enfants de Venise", deuxième volet de cette trilogie et, même si l'ensemble est plus "attendu" que le gang des rêves, je me régale tout autant!
SupprimerJe viens de m'offrir "Le gang des rêves" que j'espère commencer encore pendant mes vacances. J'ai hâte connaître ton avis sur le 2ème ouvrage de l'auteur.
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