Retourner à la mer, Raphaël Haroche

Couverture de Retourner à la mer, Raphaël Harroche
Ça y est, je l'ai lu, le livre de Raphaël. Je m'en réjouissais, d'autant plus qu'il s'agissait de nouvelles. Une forme que j'affectionne, des textes qui s'annonçaient prometteurs d'après ce que je connaissais du chanteur... J'ai peut-être un petit côté midinette finalement, qui me fait craquer pour ce regard bleu azur mélancolique, ses mèches folles qu'on a envie d'ébouriffer, ce petit côté torturé-à fleur de peau, cette voix lasse et sensuelle, enfin je m'égare un peu. Pourtant, malgré mon inclination assez évidente à être séduite sans grand effort par la plume de l'artiste, la magie n'a pas pris. 

Il plane sur ces nouvelles une ambiance désabusée, désespérée. Des fracassés de la vie, des "héros du quotidien", des écorchés vifs, des paumés... L'alcoolisme, le suicide, la mort, la vieillesse, les relations parents-enfants, tout un programme ! En fait, du vu et revu, mais en moins bien... A tort ou à raison,en lisant ce recueil, j'ai plusieurs fois pensé à Olivier Adam ; tiens, tiens, d'ailleurs.. même regard bleu azur, même cheveux fous, et même lassitude de ma part en le lisant...
Je n'en PEUX PLUS de le voir étaler son spleen à longueur de pages, sous prétexte de dénoncer les travers de notre société. Et c'est un peu ce que j'ai ressenti en lisant ce livre. Une atmosphère très lourde qui ne laisse aucune place à l'espoir (ce n'est pas une critique !), parfois tellement plombante que j'ai dû faire une pause dans ma lecture. Soit, je veux bien. A priori, je suis plutôt preneuse.  Mais il ne suffit pas de parler de choses tristes pour donner de la profondeur à un livre.

Un style que je trouve plutôt banal et qui du coup se lit facilement, mais ennuie aussi rapidement ... Je m'interroge encore sur la qualité de certains dialogues, dont je crois bien comprendre le propos sous-jacent, ce qui ne m'empêche pas de trouver le procédé maladroit. On parle de poésie, de talent... C'est surtout beaucoup de battage pour pas grand chose. Voilà environ 3 semaines que j'ai reposé ce livre et qu'est-ce que j'en retiens ? Et bien rien... L'écriture se veut grave et très sérieuse, mais j'ai trouvé l'ensemble un peu vide et sans substance. Il manque une âme à ces écrits et je me demande : Raphaël a-t-il réellement quelque chose à dire, ou s'est-il contenté d'écrire un livre dans l'air du temps sur des thématiques à la mode ? À vrai dire, je me demande s'il aurait été publié ou s'il aurait suscité autant d'intérêt (Prix Goncourt de la nouvelle quand même, hum...) si l'auteur n'était pas le chanteur à la gueule d'ange. Comme je l'aime bien malgré cette déception littéraire, je vais rester sur l'idée que sa démarche était sincère et qu'il n'a pas juste écrit un livre pour écrire un livre. Ma foi, on ne peut pas être bon partout. Toutes les nouvelles ne sont pas à jeter heureusement, mais l'ensemble reste très inégal (c'est le risque avec des nouvelles) et pas abouti. 

Un recueil qui ne casse pas trois pattes à un canard, dont on peut tout à fait se passer, selon moi. 

Message pour Raphaël : Ne m'en veux pas, mais je voulais être sincère. Tu feras mieux la prochaine fois, s'il y en a une.  Sache que je te trouve toujours très beau, que j'aime beaucoup écouter tes chansons tendrement mélancoliques et que si tu veux toujours qu'on se marie, c'est d'accord! 

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2 commentaires:

  1. Le chanteur ne me plaisait pas déjà par ses textes en chansons, alors j’avoue que j’en ne ferai pas l’effort de le découvrir autrement... Tant pis pour moi.

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  2. Tu peux tout à fait t'en passer !

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